Aurélie PICARD Princesse des sables
 

Grand-tante et marraine de

 

MANS René Henri

Claude Picard né le 23/10/14 à Crepy (54)

Le 18 mars 1861 la famille Picard est à Montigny-le-Roi où le père, Claude Picard, est gendarme. Il avait servi en Algérie et avait obtenu la légion d'honneur lors de la prise de la Smalah d'Abd El Kader en mai 1843. Son état de santé l'avait obligé à rentrer en France.

La famille était arrivée à Montigny-le-Roi en 1848. Aurélie Picard naît le 12 Juin 1849. Par la suite, naîtront Gustave et trois sœur : Emilie, maria et Clara ou Claire qui épousera Paul Didier Keller. Claire et Paul Keller auront deux filles Henriette et Valentine.

Monsieur Steenakers lissa sa moustache  et ne sut que répliquer. Il fit appeler Aurélie ainsi que son épouse pour les informer de la demande du prince.

Aurélie était stupéfaite et ne savait que répondre.

Elle dit enfin: "je ne m'attendais pas à pareille demande qui me flatte mais me prend au dépourvu. Je demande à réfléchir."

Monsieur Steenakers demanda au lieutenant qui était ce prince et ce qu'il faisait là?

Henriette épousera Alfred Barthélemy Mans, professeur de dessin à Blida. Le couple aura 5 enfants : René, Paul, Alfred, Henriette et Claude qui seront les petits neveux de leur grande tante Aurélie Picard.

A 12 ans, Aurélie travaille comme domestique chez le général Foissard à Arc en Barois. Elle est déjà grande et élancée et fait jeune fille. Elle fréquente aussi un ouvroir pour y apprendre la couture.

Le lieutenant fit le récit suivant:

"La confrérie dont il est le chef a été créée à la fin du siècle dernier par Si Ahmed Ben Moktar El Tidjani, le grand père se Si Ahmed. Cet homme était un grand voyageur doublé d'un érudit et d'un théologien. On prétend qu'il était un descendant du prophète Mahomet."
C'est à Ain Mahdi, dans le sud algérien qu'il fonda la confrérie.

 

 

Le château de nos jours

A 18 ans, elle entre comme vendeuse dans une boutique de chapeaux à Arc en Barois. Elle y fait la connaissance de madame Steenakers, épouse du Conseiller Général qui habite avec sa famille, le château d'Arc en Barois. Cette dame qui apprécie les bonnes dispositions, l'élégance et la prestance d'Aurélie, lui propose un emploi de demoiselle de compagnie. Elle lui fait apprendre le solfège, le piano et lui constitue une garde-robe digne de son emploi.

Monsieur Steenakers est élu député. Puis pendant la guerre de 1870, il est nommé directeur des télégraphes au cabinet du ministre des postes, monsieur Lelibon.

Il suit le gouvernement à Tours, puis à Bordeaux avec sa famille et Aurélie qui a maintenant 21 ans.
 

A sa mort, son fils Si Mohamed Seghir Tidjani, qui était également un grand théologien et savait d'expérience l'art de la guerre, donna à la communauté sa pleine expansion. Fort de long voyages d'étude en Tunisie, au Maroc et en Egypte, il répandit la doctrine profitant à l'occasion de dissensions entre de nombreuses autres communautés du monde islamique.

Ennemi juré de l'émir Abd El Kader, Si Mohamed Seghir fut un mystique auquel le Divin révéla un jour la toute puissance et la grandeur future des Tidjani et de leur fidèles.

Après la mort du saint homme, doué du don de divination et de prophétie, on constata, funeste sort, que le chef religieux n'avait aucun héritier digne de lui succéder. Ses femmes légitimes et ses servantes ne lui avaient donné que 14 filles.

en vert son premier voyage

FrançoisFréderic

Steenakers

Tout le monde loge au Grand Hôtel dans une suite. Aurélie fait partie de la famille. Monsieur Steenakers est maintenant ministre des postes de la république dans le gouvernement provisoire. Le réseau de télégraphe ayant été anéanti par les prussiens, le ministre préconise l'utilisation des pigeons voyageurs. Il demande à Aurélie de s'occuper des pigeons.

Il lui indique les modalités d'utilisation des pigeons, des messages et des petits étuis pour leur transport. Elle est aussi chargée de l'envoie et de la réception des messages, signe d'une grande marque de confiance.

L'un des Khouans (Administrateur) se souvint d'une négresse qui était au service de Si Mohamed Seghir et  qui avait été chassé 3 ans auparavant. Elle avait dû quitter la zaouia (établissement religieux islamique construit à proximité d'un tombeau vénéré).

Or, cette négresse était enceinte au moment où elle quitta Ain Mahdi et on disait qu'elle avait accouché d'un garçon peu après son renvoi. Des émissaires furent dépêchés dans les villes et les villages du vaste sud avec mission de retrouver l'enfant..

C'est au bout de 5 ans seulement qu'on retrouva Ahmed qui était alors âgé de huit ans.

Un Jour qu'elle était, comme de coutume, près de la volière et qu'elle soignait les pigeons au dernier étage de l'immeuble, elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna lentement et se trouva en face d'un homme dont la première vision lui fit lâcher un cri.

En effet, son costume n'avait rien de commun avec celui d'un européen et son visage était d'un noir d'ébène. Il la salua d'un mouvement de tête. Un officier venait de les rejoindre. Il parla dans une langue inconnue puis il traduisit pour Aurélie:

"Le prince dit qu'il regrette de vous avoir perturbé dans votre travail. Il dit que vous avez autant de grâce que les colombes. Il dit également que vous avez bien de la chance de connaître le langage des oiseaux, car selon le  prophète: Le chant des oiseaux est la parole des anges"

Elle fut troublée par cette rencontre.

Il fut alors placé sous la tutelle d'un dénommé Ryan qui ne fut pas de la meilleure influence sur la formation du jeune chef et qui, de plus, dilapida une partie de l'énorme fortune de la confrérie."

Les années passaient...Le jeune chef prit peu à peu la direction de la confrérie. La zaouia d'Ain mahdi se trouvait dans la circonscription de Laghouat, avancée extrême de l'occupation française dans le sud algérien.

Au début 1870, des troubles éclatèrent dans certaines tribus voisines et les autorités françaises, pour rétablir le calme, arrêtèrent et déportèrent Si Ahmed et son frère Bachir. Comme ils risquaient d'avoir des complices à Alger, on les exila en France, à Paris. C'était un exil doré!

La guerre ayant éclaté entre la France et l'Allemagne, le prince suivit le gouvernement à Tours, puis à Bordeaux.

A cette époque, Aurélie était une jeune fille de belle taille. Elle avait infiniment de noblesse et d'élégance. Sa peau claire, ses cheveux bruns et longs, son regard gris et énigmatique séduisaient bien des hommes.

Au cours des jours suivants, Aurélie rencontra bien souvent le prince. Il s'arrangeait pour se trouver sur son passage et parvenait à bredouiller "bonjour, mademoiselle".

Le lieutenant Charles Gabeau, interprète auprés de son excellence Si Ahmed Tidjani demanda audience à monsieur Steenakers pour lui demander au nom du prince, la main d'Aurélie.

Monsieur Steenakers indiqua qu'il allait prévenir les parents d'Aurélie pour qu'ils viennent rapidement à Bordeaux. Il demanda aussi à Aurélie de réfléchir.

Claude picard arriva quelques semaines après. Il connaissait les mœurs des musulmans, surtout vis à vis des femmes et il voulait mettre sa fille en garde.

Après lui avoir décrit le mode de vie des arabes, la condition qu'ils réservaient à leurs nombreuses épouses, la situation d'Ain Mahdi, petite oasis perdue aux portes du désert, Claude interrogea sa fille:

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